Publié le 07 janv. 2021 par Dora Laty Expert : Dr Jordan Sapetti, urologue à l’Hôpital Cochin (Paris XIV)
Brûlure à la miction, fièvre, envie pressante d’uriner… la prostatite est une inflammation fréquente de la prostate. Touchant des hommes de tous les âges, elle est la première cause de consultation en urologie. Particulièrement gênantes et propices à des complications plus graves, les rechutes ou la chronicisation sont à craindre. On fait le point.
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Qu'est-ce qu'une prostatite ? Causes : qu'est-ce qui provoque cette infection de la prostate ? Quels sont les symptômes d'une prostatite ? Conseils de prévention Examens : comment diagnostiquer une prostatite ? Comment soigner une prostatite ? Médicaments associésLa prostatite est une inflammation douloureuse de la prostate. C’est une affection fréquente qui peut toucher l’homme à tout âge. La prostatite est le plus souvent d’origine infectieuse et bactérienne mais parfois la cause reste inconnue.
Pour rappel, la prostate est une glande de l’appareil reproducteur masculin située sous la vessie et en avant du rectum. Elle entoure l’urètre, le canal qui sort de la vessie et qui permet d’évacuer l’urine. La prostate permet de stocker le liquide séminal (ou sperme) et produit également le liquide prostatique qui a pour rôle de favoriser la survie des spermatozoïdes.
En cas d’ inflammation de la prostate , le patient ressent généralement des douleurs et des difficultés au moment de la miction .
La prostatite touche 9% de l’ensemble de la population adulte masculine. Elle est le premier motif de consultation en urologie, affectant 25% des patients consultant pour des troubles génito-urinaires. À l’âge de 80 ans, on considère qu’un homme sur onze aura développé une prostatite au cours de sa vie (source 1).
Nous distinguons quatre classes de prostatite.
La prostatite aiguë bactérienne : son origine est bactérienne. Les germes concernés sont les entérobactéries ( E.coli dans la majorité des cas). « Elle est le plus souvent liée à une contamination rétrograde des urines. Les germes remontent vers la vessie par l’ urètre et peuvent infecter la prostate », selon le praticien. Les symptômes sont généralement non équivoques : fièvre, douleurs et brûlures lors des mictions, envies fréquente d’uriner , présence de sang dans les urines et même parfois dans le sperme … Cette affection se soigne par antibiotiques », explique le Dr Jordan Sapetti, urologue à l’Hôpital Cochin (Paris XIV). La prostatite chronique bactérienne : « Elle est le plus souvent en rapport avec une prostatite aiguë bactérienne insuffisamment ou mal traitée. Elle peut également être consécutive d'une IST (infection sexuellement transmissible) passée inaperçue, dans ce cas les bactéries en cause sont les germes des urétrites ( chlamydia , gonocoque … ) », selon le praticien. Elle peut aussi être liée à un défaut anatomique ( rétrécissement urétral par exemple, une hypertrophie bénigne de la prostate …) ou encore à la position assise prolongée. Elle se caractérise par des épisodes à répétition de prostatite subaiguë . La prostatite chronique non bactérienne : il s’agit d’un état inflammatoire quasiment constant de la prostate. Elle se manifeste principalement par des douleurs pelviennes chroniques. L’étiologie de cette affection reste mystérieuse. La prostatite inflammatoire asymptomatique : le patient ne présente aucun symptôme, elle est découverte lors d’une biopsie pour une autre affection.
Différentes causes peuvent expliquer la prostatite.
- L’HBP (hypertrophie bénigne de la prostate) : « Elle est une cause répandue de prostatite chez l’homme de plus de 50 ans. Elle est consécutive du vieillissement et liée au développement d’une hyperplasie bénigne , l’adénome de la prostate . Cet adénome est responsable d’un obstacle chronique à la vidange de la vessie. » Le patient vidant moins bien sa vessie peut développer des colonisations bactériennes urinaires pouvant évoluer vers des prostatites. L’HBP peut être un facteur de risque de la prostatite récidivante.
- Une bactérie : la prostatite peut résulter d’une infection bactérienne contractée par contamination rétrograde des urines (de l’extérieur vers la vessie) ou bien lors d’un rapport sexuel non protégé (IST).
- Une anomalie ou infection génito-urinaire :
une épididymite, inflammation de l’épididyme, conduit reliant le testicule à la prostate. Elle est souvent causée par une infection sexuellement transmissible (IST) ou par une infection urinaire ; une orchite, inflammation chronique ou aiguë des testicules. Elle peut être d’origine bactérienne, virale, parasitaire ou traumatique ; une urétrite, inflammation de l’urètre le plus souvent causée par certaines bactéries (notamment dans le contexte d’une IST) ; une sténose de l’urètre, c’est-à-dire un rétrécissement du canal de l’urètre. Dans ce cas, les risques d’ infection urinaire et de prostatite sont plus élevés. un phimosis : il s’agit d’une pathologie pénienne. Le prépuce ne peut se rétracter derrière le gland du pénis. Le phimosis peut être causé par l’étroitesse du prépuce, des lésions provoquées par des décalotages forcés chez le nourrisson, une infection, une tumeur ou un diabète.
- Des manipulations prostatiques (cystoscopie, cathétérisme, biopsie de la prostate, bilan urodynamique…).
Fièvre ; Douleurs musculaires ; Sensation de brûlure lors de la miction ; Fatigue ; Frissons ; Présence de sang dans les urines et/ou le sperme ; Sensation de brûlure au niveau du gland ou lors de la miction ; Éjaculation difficile ou douloureuse ; Douleur au niveau des testicules, de l’aine, du bassin et/ou du bas ventre ; Mictions pressantes et fréquentes ; Urines troubles et malodorantes .
Douleurs pelviennes chroniques entre les bourses et l’anus qui irradient le long de la verge ; Douleur ou gêne à la miction ; Troubles sexuels : éjaculation difficile .
À noter que le tableau clinique de la prostatite chronique ne présente pas de syndrome grippal (fièvre, courbatures…).
À lire aussi Du sang dans les urines : faut-il s inquiéter ?Les complications possibles de la prostatite sont : la septicémie (voire le choc septique), l’abcès de la prostate ou encore la rétention urinaire . « Ces dernières sont rares et peuvent être évitées grâce à une prise en charge urologique », selon l’expert.
Voici quelques conseils de prévention afin d’éviter la prostatite.
La prévention de la prostatite passe par celle des infections sexuellement transmissibles ou IST : le port du préservatif est donc recommandé ainsi que des dépistages réguliers. La bonne prise en charge d’un épisode de prostatite aiguë permet d’atténuer le risque de rechute. Adopter de bonnes mesures hygiéno-diététiques : cela passe par une bonne hygiène intime, boire suffisamment, ne pas se retenir d’uriner, mais aussi éviter les aliments irritants pour la prostate (café, épices, alcool ). Consulter un urologue dès que des troubles urinaires apparaissent
Il comprend une observation des symptômes et un interrogatoire du patient. Le médecin peut aussi pratiquer un toucher rectal : en cas de prostatite, la prostate est très douloureuse à la palpation. Toutefois, le toucher rectal n’est pas effectué en cas de tableau clinique évident car la pression sur la prostate peut favoriser la diffusion des bactéries vers les voies sanguines (au risque de déclencher une septicémie).
Le médecin effectue un test par bandelettes urinaires avant et après un massage prostatite. "Le but de cette opération est de savoir si il y a une trace d’inflammation et/ou d’infection dans les urines", selon le spécialiste.
Il s’agit d’un prélèvement urinaire afin d’analyser les cellules présentes dans l'urine ( hématie s/globules rouges, leucocytes /globules blancs et cellules épithéliales ) mais aussi les bactéries en cause.
À lire aussi Décrypter son analyse d urine (ECBU)Hémoculture en cas de fièvre Formule sanguine complète afin de contrôler le taux de globules blancs Ionogramme sanguin Ionogramme sanguin avec créatinémie;
Echographie rénale, vésicale et prostatique (évaluer l’état de l’appareil urinaire) ; Cystoscopie (recherche d’anomalie anatomique) ; PSA à distance (dépistage du cancer de la prostate chez les plus de 50 ans).
« Lorsqu’elle est aiguë, la prostatite bactérienne est une urgence médicale . Elle nécessite un traitement antibiotique pendant 3 semaines : le traitement initial par fluoroquinolones est habituellement efficace et peut être administré jusqu'à ce que les résultats de la culture et de l'antibiogramme soient connus », selon l’urologue Jordan Sapetti. Ce traitement dure 4 à 6 semaines en cas de prostatite chronique bactérienne. En cas d’infection importante, une hospitalisation est parfois nécessaire.
La prostatite peut nécessiter la prise d’anti-inflammatoires (si elle est non bactérienne. Dans le cas contraire, ces derniers peuvent aggraver l’infection) et d’antalgiques afin de supporter la douleur. Les alpha-bloquants peuvent aider à vidanger la vessie en relâchant les fibres musculaires du col vésical. Les inhibiteurs de la 5 alpha-reductases peuvent être prescrits afin de réduire le volume de la prostate. Une sonde vésicale ou un cathéter peuvent être placés si la vessie se vidange mal.
Pour ce qui est la prostatite chronique , un soutien psychologique peut être important.
Outre les traitements cités ci-dessus, les anxiolytiques, la stimulation des nerfs sacrés, le biofeedback, les massages prostatiques, la thermothérapie par micro-ondes donnent des résultats variables.
Des règles hygiéno-diététiques sont aussi recommandées : mieux vaut éviter la caféine, l’alcool et les épices qui irritent la prostate.
Sources
Entretien avec le Docteur Jordan Sapetti, urologue à l’Hôpital Cochin (Paris XIV).
Conférence PROCURE - Prostatite et HBP: Tous sur vos symptômes et traitements
Source 1 : "Les prostatites", Dictionnaire français du médicament (DFM).
Pour aller plus loin Quel est le traitement le plus efficace contre l infection urinaire ? Qu’est-ce qui provoque les douleurs aux testicules ? Problèmes urinaires : les plantes qui ont fait leurs preuves Comment traiter l insomnie chez l enfant ?Publié le 07 janv. 2021 par Dora Laty Expert : Dr Jordan Sapetti, urologue à l’Hôpital Cochin (Paris XIV)
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